le parquet financier invite les contribuables ayant eu recours à Helin à se manifester avant le 30 avril
Le parquet national financier (PNF) a appelé mercredi les contribuables français ayant eu recours à la société Helin, soupçonnée d’être au cœur d’un vaste système d’évasion fiscale depuis les révélations des « Dubaï papers », à se rapprocher de lui avant le 30 avril.
« Faute de s’être réparties dans ce délai, il en sera tenu compte dans le cadre du traitement pénal », avertit dans un communiqué le procureur national financier Jean-François Bohnert.
Guillaume Hézard, chef de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Il s’agit de « chefs d’entreprise, de grandes fortunes ou de personnes qui ont perçu un gros héritage », a ajouté le commissaire.
En septembre 2018, L’Obs et Radio France avaient révélé l’existence d’un réseau de blanchiment de fraude fiscale à l’échelle internationale qui s’était noué à partir du début des années 2000 autour du groupe Helin, basé aux Emirats arabes unis.
Ces médias avaient fondé leurs révélations sur les « Dubaï papers », une fuite de 200.000 fichiers, mémos, mails, lettres et télécopies.
Le PNF rappelle avoir ensuite été destinataire, « par des envois anonymes, de deux supports informatiques comportant plusieurs milliers de documents relatifs à la société Helin, à son fonctionnement interne, à ses clients et aux sociétés offshore créées pour être mises à disposition de ces derniers ».
« L’exploitation d’une partie de ces documents » et « les dénonciations spontanées de certains contribuables » ont permis l’ouverture d’une « quarantaine d’enquêtes préliminaires » concernant aussi bien « la société Helin que ses clients », selon le communiqué.
Au total, 71 perquisitions et 51 auditions et gardes à vue ont été accordées, tandis que 4 personnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement et d’amende, lors d’audiences de comparaison sur reconnaissance préalable de crédit (CRPC).
D’autres procédures sont en voie d’achèvement.
« L’exploitation des documents se poursuit en vue d’identifier de nouveaux contribuables et de favoriser de nouvelles procédures fiscales et/ou pénales », précise le PNF.