La Banque centrale du Brésil conserve son taux directeur 13,75%
La Banque centrale du Brésil a maintenu sans surprise mercredi son principal taux directeur à 13,75 %, malgré les pressions du gouvernement Lula pour qui ce taux, l’un des plus élevé au monde, est un frein à la croissance.
Le Comité de politique montaire (Copom) de la Banque centrale du Brésil (BCB), qui fixe le niveau du taux de référence Selic, principal outil pour lutter contre l’inflation, a annoncé cette décision l’issue de sa troisième runion depuis le retour au pouvoir en janvier du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
La centaine d’analystes consulte par le quotidien économique Valor avait prévu le maintien du Sélic à son niveau pour la sixième fois d’affiliation. A 13,75%, le Selic est le taux en terme rel (hors inflation) le plus lev au monde.
La conjoncture exige de la patience et de la sécurité dans la conduite de la politique montaire, a expliqué dans un communiqué le prudent Copom, disant attendre une consolidation de la désinflation et être préoccupé par le contexte international.
En septembre 2022, le Copom avait mis fin à un cycle de 12 augmentations consécutives, la faveur d’une baisse progressive de l’inflation.
En mars 2021, le Selic se situait à un plancher historique de 2%, afin de stimuler la consommation durant la pandémie de Covid-19.
Depuis qu’il a commencé son troisième mandat, Lula, qui avait déjà gouverné le pays de 2003 2010, n’a cessé de critiquer le niveau du Selic 13,75%, livrant un bras de fer la Banque centrale.
Nous ne pouvons pas vivre dans un pays ou le taux directeur n’a pas d’incidence sur l’inflation, mais sur le chmage, a déclaré le président de gauche lundi, lors d’un rassemblement syndical du 1er mai Sao Paulo.
Selon lui, en maintenant le Selic son plus haut niveau depuis janvier 2017, le Copom est en partie responsable du fait que le changement a augmenté ces derniers mois, pour atteindre un taux de 8,8% de la population active au premier trimestre, soit 9,4millions de personnes.
Chronométrage
Ces critiques ne viennent pas seulement du gouvernement : la très influente Fdration des industries de Sao Paulo (Fiesp), a qualifi le niveau du Selic de pornographique.
Mais le président de la Banque centrale Roberto Campos Neto s’est montré inflexible, affirmant récemment que le timing politique était différent du timing technique.
L’inflation est pourtant passée sous la barre des 5 % sur un an en mars, 4,65 %, dans la marge de tolérance de l’objectif fixé par la Banque centrale pour 2023 (3,25 %, avec une marge de plus ou moins 1,5 point).
Les analystes consultent par l’enquête hebdomadaire de référence Focus tablent sur une inflation 6% pour l’année 2023, contre 5,79% en 2022. Cela reste néanmoins largement inférieur aux 10,06% de 2021.
Ces mêmes analystes prévoient une croissance de seulement 1% en 2023.
Le PIB du Brésil a progressé de 2,9 % l’an dernier, mais cette croissance s’est essoufflée au quatrième trimestre (recul de l’activité de 0,2 %).