ces 3 primes que vous ne devez pas oublier de déclarer aux impôts
Vous avez obtenu un « bonus » ou une rémunération exceptionnelle de votre employeur fin 2022 ? Comment cette première est-elle imposée ? Où est le déclarant ? Tout dépend de sa nature.
Pas de panique. Au 1er mai, vous avez encore quelques semaines pour vérifier ou compléter vos revenus 2022 à déclarer au fisc : les dates limites s’échelonnent de la fin mai au début du mois de juin. Voici comment déclarer vos primes salariales au fisc.
Prime de salaire « classique » : à déclarer
Voici la règle générale : les primes, gratifications ou variables de salaire perçues en 2022 incluent toutes votre salaire imposable, tout simplement. Si ce premier a été intégré à votre bulletin de décembre, elle est théoriquement prise en compte dans le « salaire net imposable » annuel figurant sur ce même bulletin, et elle a déjà subi le prélèvement à la source : il vous reste à la déclarer (en vous basant sur le « net imposable » annuel) dans la déclaration avec l’ensemble de vos revenus 2022.
La donne est la même pour une éventuelle « prime de noel » remis chaque année par l’entreprise, ou pour une prime collective exceptionnelle liée à un événement particulier : ce bonus va augmenter votre « net imposable ».
Seule exception : vous avez touché cette gratification ponctuelle en janvier 2023 et non sur le salaire de décembre 2022. Alors elle viendra grossir votre revenu imposable de l’année 2023. A déclarer, mais au printemps prochain.
Premier Macron : déficalisée… mais à déclarer !
La « prime exceptionnelle de pouvoir d’achat », aussi appelée « PEPA », a laissé la place à la « prime de partage de la valeur », ou PPV, en juillet 2022. Dans un cas comme dans l’autre, le surnom est le même : « Premier Macron ».
Pour l’heure, avant d’évoluer dans une version fiscalement moins favorable en 2024, il s’agit d’une prime totalement défiscalisée (ni impôt, ni cotisations sociales) mais cet avantage fiscal reste soumis à conditions. Première condition, pour les primes Macron remis en 2022 : vous êtes exonéré d’impôt uniquement si elle ne dépasse pas 3 000 euros (ou 6 000 euros en cas d’accord d’entreprise) et si vous ne percevez pas un salaire supérieur à trois Smic (près de 4 000 euros net).
Mais attention : elle doit être déclaréecar elle est retenue pour le calcul du revenu fiscal de référence. Sa ligne dédiée, « prime de partage de la valeur exonérée », fait d’ailleurs partie des nouveautés de la déclaration 2023 : 1AD, 1BD, etc. Cette ligne n’étant pas préremplie, à vous de compléter ce montant. La Direction générale des Finances publiques (DGFiP) vous invite à vérifier les montants à compléter sur la base de vos « bulletins de salaire des mois concernés [ou] éventuellement l’attestation fiscale annuelle de l’employeur ».
Faut-il compléter la prime Macron sur votre déclaration de revenus ?
Prime d’intéressement ou de participation : cash, à déclarer… épargne, exonérée
Tout dépend si vous choisissez de « prendre le cash », en demandant le versement de cette prime, ou si vous choisissez de placer cet argent, l’option par défaut. Selon les entreprises, en cas d’accord existant et de bénéfices suffisants, la participation et/ou l’intéressement sont versés aux salariés en fin d’année calendaire ou au printemps (avant la fin mai).
Intérêt et participation : prendre le cash ou investir, quelles sont vos options ?
Si vous choisissez de placer cet argent sur un plan d’épargne salariale (PEE, Perco, ou nouveau PER d’entreprise), vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu ! La première brute est tout de même soumise à la CSG-CRDS, mais vous n’avez pas à déclarer ces sommes au fisc.
Si vous réclamez le versement immédiat de tout ou partie de cette prime, elle intègre vos revenus salariaux. Dans le cas d’une prime d’intéressement transmis courant ou fin 2022, cette prime est venue gonfler votre salaire de mai 2022 ou votre dernier salaire de l’année. La prime a mécaniquement augmenté votre « net imposable » 2022 : un montant à déclarer au fisc en ce printemps 2023.
Premiers de départ : plusieurs cas particuliers
Le cas des indemnités payées en cas de départ de l’entreprise ou en cas de départ à la retraite est plus complexe.
Concernant le départ à la retraite, l’ex option d’étalement fiscal de la prime de départ n’existe plus depuis 2020, dans la continuité de la réforme du prélèvement à la source. Vous pouvez tout de même utiliser le système du quotient pour limiter l’imposition des revenus de votre année de départ.
Concernant les indemnités de rupture d’un contrat de travail, tout dépend des conditions de départ. Les indemnités légales de licenciement sont totalement exonérées d’impôt. Au-delà d’un certain seuil, et hors plan de sauvegarde de l’emploi, les indemnités de licenciement et les indemnités inscrites à l’occasion d’une rupture conventionnelle peuvent être imposées.